Une équipe de scientifiques a étudié 412 patients COVID hospitalisés aux États-Unis qui prennent de l’aspirine sans lien avec leur maladie COVID (1), et a constaté que le traitement réduisait de près de moitié les risques de plusieurs paramètres.
Selon des recherches menées à l’Université George Washington, et des données provenant de patients du centre médical de l’université du Maryland, du système de santé de Northeast Georgia et d’autres hôpitaux du pays admis entre mars et juillet 2020 (2), l’aspirine, qui est en vente libre, pourrait protéger les poumons des patients atteints du COVID-19 et minimiser le besoin de ventilation mécanique.
Les résultats
Sur les 412 patients, 314 d’entre eux (76,3 %) n’ont pas reçu d’aspirine, tandis que 98 patients (23,7 %) en ont reçu dans les 24 heures précédant l’admission ou 7 jours avant l’admission.
L’aspirine a permis de réduire de près de la moitié le besoin de ventilation mécanique, les admissions en soins intensifs, et la mortalité globale à l’hôpital.
Les personnes qui prenaient de l’aspirine :
Ont eu une réduction de la ventilation mécanique (35,7 % aspirine contre 48,4 % non-aspirine).
Une baisse d’admission en USI (38,8 % avec l’aspirine contre 51,0 % sans aspirine).
Mais aucune association brute avec la mortalité hospitalière (26,5 % avec l’aspirine contre 23,2 % sans aspirine).
Après ajustement de 8 variables à effet perturbateur, l’utilisation de l’aspirine a été indépendamment associée à :
44 % de risques en moins de besoin d’être ventilé,
43 % de risques en moins d’être admis en soins intensifs.
Le taux de mortalité des personnes hospitalisées a été réduit de 47 %.
Les utilisateurs et les non-utilisateurs d’aspirine ne présentaient pas de variations significatives en matière d’hémorragie grave ou de thrombose apparente.
L’aspirine à faible dose est un traitement courant pour toute personne souffrant de problèmes de coagulation sanguine ou présentant un risque d’accident vasculaire cérébral, y compris la plupart des personnes ayant subi une crise cardiaque ou un infarctus du myocarde. Bien qu’il affecte le système respiratoire, le coronavirus a été associé à la coagulation de petits vaisseaux sanguins, provoquant de minuscules blocages dans le système sanguin pulmonaire et entraînant un SDRA – syndrome de détresse respiratoire aiguë.
« En apprenant le lien entre les caillots sanguins et le COVID-19, nous savions que l’aspirine – utilisée pour prévenir les accidents vasculaires cérébraux et les crises cardiaques – pourrait être importante pour les patients atteints du COVID-19 », a déclaré le Dr Jonathan Chow de l’équipe de l’étude.
« Notre recherche a révélé une association entre l’aspirine à faible dose et la diminution de la gravité de la COVID-19 et du décès.
L’aspirine est peu coûteuse, facilement accessible et des millions de personnes l’utilisent déjà pour traiter leurs problèmes de santé », a déclaré Chow. « La découverte de cette association est une victoire énorme pour ceux qui cherchent à réduire le risque de certains des effets les plus dévastateurs du COVID-19. »
Des chercheurs israéliens étaient parvenus à des résultats similaires lors d’un essai préliminaire mené au centre médical Barzilai en mars dernier (3). Outre son effet sur les caillots sanguins, ils ont constaté que l’aspirine avait des effets bénéfiques sur le plan immunologique, et que le groupe qui la prenait avait 29 % de risques en moins d’être infecté par le virus.
Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
- https://journals.lww.com/anesthesia-analgesia/Fulltext/2021/04000/Aspirin_Use_Is_Associated_With_Decreased.2.aspx
- https://www.jpost.com/health-science/coronavirus-aspirin-may-help-prevent-infection-israeli-study-shows-661682
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